COMMERCE AGRICOLE La FC2A donne de la voix
Amorçant la démarche de reconnaissance et de promotion des négociants, le premier congrès de la FC2A s'est voulu fédérateur.
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Trop longtemps à leur goût, les négociants agricoles ont été ignorés des réunions et des circuits de décision. Un comble pour ces hommes et ces femmes qui, étymologiquement, selon l'académicien Erik Orsenna, « marient » l'offre et la demande, voire sont « ceux qui ne dorment jamais ». En mai 2013, la FNA (appro-collecte) et la FFCB (bétail) ont souhaité y remédier en fondant la Fédération du commerce agricole et agroalimentaire (FC2A). « Très vite, nos autorités et nos partenaires doivent prendre en compte concrètement le commerce agricole et agroalimentaire et sa représentation, la FC2A, dans l'élaboration des textes et des politiques agricoles », a enjoint Gérard Poyer, vice-président de la FC2A, lors du premier congrès commun le 21 novembre dernier à Paris. Sous-entendu : le ministère de l'Agriculture, et plus largement les décideurs ne pourront plus botter en touche.
Auberge espagnole
La FC2A appelle d'ailleurs d'autres fédérations sectorielles à la rejoindre, afin de promouvoir et valoriser l'image des 22 000 entreprises, ainsi que les 180 000 emplois que compte le secteur du commerce agricole, de faire reconnaître leur rôle dans l'économie et l'occupation du territoire et de revenir au bon sens : des infrastructures logistiques efficaces, une fiscalité adaptée et équitable, une visibilité et une stabilité réglementaire, des législations harmonisées au niveau européen. Un discours qui a comblé le Medef. « Avec ses 800 000 adhérents, le Medef, ce n'est pas le Cac 40, c'est l'auberge espagnole, s'est amusé Patrick Bernasconi, vice-président délégué de l'organisation patronale. Venez-y, vous serez les bienvenus. » La demande d'affiliation est déjà en route.
Avalanche de SMS
Ce congrès a été marqué par une certaine originalité : la possibilité donnée aux participants d'envoyer leurs questions par SMS de manière gratuite et anonyme. Parmi les traits d'esprit relevés : « Peut-on faire faire un stage en entreprise à Ségolène Royal ? », « Le CICE, c'est trop compliqué, à quand la TVA sociale ? » ou encore « La rivalité entre coops et négoces n'est-elle pas dépassée ? » Ce à quoi Frédéric Carré, président de la FC2A, n'a pas hésité à répondre : « On n'a rien compris quand on croit encore à ça. C'est en reconnaissant les opérateurs du commerce établis sous statut capitaliste ou mutualiste que nous pourrons défendre le revenu des producteurs et pro-mouvoir les filières. » Et d'insister tout de même sur le point de crispation entre les deux modèles : la fiscalité. « Nous sommes heureux de pouvoir revendiquer le paiement de nos impôts, comme notre contribution au développement économique de nos territoires ruraux en Europe. »
Renaud Fourreaux
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